- Titre du cours : La voie de l’imam Mâlik – (cours 01)
Par : Hassan Abou Abderrahman Al-Marrakchi
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- Titre du cours : La voie de l’imam Mâlik – (cours 02)
Par : Hassan Abou Abderrahman Al-Marrakchi
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Biographie concise de l’imam Malik
Son nom et sa généalogie :
Abou ‘Abdillâh Mâlik Ibn Anas Ibn Mâlik Ibn Abî ‘آmir Ibn ‘Amr Ibn Ghaymân Ibn Khathîl Ibn ‘Amr Ibn Al-Hârith. Il est appelé l’imam de Médine.
Son père :
Anas, il vécut à Dhû Al-Marwah, un oasis dans le désert au nord de Médine et gagnait sa vie en fabriquant des arcs.
Sa mère :
Elle s’appelait Al-Ghâliyah Bint Shurayk Al-Azdiyyah.
Son grand père :
Son grand-père, Mâlik Ibn Abî ‘آmir, fut un grand Successeur qui rapporta des hadiths de l’Émir des Croyants ‘Omar Ibn Al-Khattâb, de Talha, de ‘Aisha, de Abou Hourayra et de Hassân Ibn Thâbit – Qu’Allah les agrée tous.
Il fut l’un des quatre hommes ayant porté l’Émir des Croyants ‘Othmân Ibn ‘Affân, que’Allah l’agrée, à sa tombe. Il fut l’un des scribes qui inscrivirent le Coran lorsque ‘Othmân réunit les codex du Coran. On rapporte en outre que le « Cinquième Calife bien-guidé », ‘Omar Ibn Abd Al-‘Azîz, lui demandait conseil.
Son arrière grand père :
Son arrière grand-père, Abou ‘آmir Ibn ‘Amr, fut un compagnon du Messager d’Allah (Qu’Allah le couvre d’éloges et le salue). Il participa à toutes les batailles du temps du Messager d’Allah, exception faite de la grande bataille de Badr.
Sa naissance :
L’imam Mâlik naquit en 93 A.H., à Dhû Al-Marwah. Il vécut ensuite à Al-‘Aqîq, une vallée dans les alentours de Médine, puis s’installa à Médine.
Son apprentissage :
Sa mère lui recommanda dans son enfance d’accompagner Rabî’a Ar-Ra’y (رحمه الله) de qui il prit la jurisprudence.
L’imam Mâlik mémorisa le Noble Coran, puis apprit les hadiths prophétiques, les verdicts religieux (Fatwas) des compagnons, le Fiqh de l’Opinion et s’initia à la réfutation des courants déviants. Il fut brillant dans l’acquisition des sciences islamiques et se distingua par son excellente mémoire.
Selon An-Nawawî, il eut 900 maîtres dont 300 Successeurs, les autres étant des Successeurs des Successeurs. ‘Abd Ar-Rahmân Ibn Hurmuz Al-A’raj est parmi ses maîtres les plus saillants.
Parmi ses maîtres citons aussi le noble successeur Nâfi’ l’affranchi de ‘Abd Dieu Ibn ‘Umar, le grand Imâm Ja’far Ibn Muhammad Al-Bâqir, le juriste et savant-mémorisateur Yahyâ Ibn Sa’îd Al-Ansârî le Juge de Médine, et le prédicateur aux exhortations vibrantes, Salamah Ibn Dînâr Abou Hâzim.
L’imam Mâlik enseignant (110 H ; 17 ans) :
L’excellence de l’imam Mâlik lui permit d’enseigner et de diffuser la science dans sa jeunesse. On dit même qu’il commença à enseigner à l’âge de dix sept ans. Il choisit la Mosquée du Prophète pour tenir son cercle de science. Plus précisément, il choisit, dans la mosquée de Médine, l’endroit où se tenait le Calife ‘Omar Ibn Al-Khattâb. C’est là que s’asseyait le Messager d’Allah (Qu’Allah le couvre d’éloges et le salue).
La profusion de sa science attira une foule très nombreuse, sa renommée s’étendit et il occupa une place distinguée dans le cœur des gens de Médine.
Sa famille :
La femme que choisit l’imam pour l’accompagner dans sa vie n’était pas une femme libre. Il épousa une esclave. On rapporte que l’imam Mâlik avait beaucoup d’estime pour son épouse et eut d’elle trois fils – Muhammad, Hammâd et Yahyâ – et une fille, Fâtima, appelée Oum Al-Banîn, qui connaissait Al-Muwattâ par cœur et avait une connaissance des sciences islamiques supérieures à celle de ses frères. Lorsqu’un élève de Mâlik lisait un passage d’Al-Muwatta dans son cercle d’enseignement, Fâtima se tenait derrière la porte et signalait chaque erreur de lecture en frappant à la porte. Entendant cela, l’imam Mâlik demandait au lecteur de reprendre le passage où il s’était trompé.
Ses élèves :
Certains de ses maîtres parmi les Successeurs rapportèrent des hadiths de lui. C’est le cas notamment d’Az-Zouhrî, Ayyûb As-Sikhtiyânî, Abou Al-Aswad, Rabî’a Ibn Abî ‘Abd Ar-Rahmân, Yahyâ Ibn Sa’îd Al-Ansârî, Moûsâ Ibn ‘Uqbah et Hishâm Ibn ‘Urwah.
Certains de ses pairs rapportèrent aussi le hadîth de lui, comme Soufyân Ath-Thawrî, Al-Layth Ibn Sa’d, Soufyân Ibn ‘Uyayna, Abou Hanîfa, Abou Yoûsouf et de nombreux autres.
Parmi ses élèves citons enfin, Muhammad Ibn Al-Hasan Ach-Chaybânî, et l’Imâm Ach-Châfi’î.
L’épreuve de la flagellation (147 H ; 54 ans) :
L’imam Mâlik vécut sous le Califat des Omeyyades, puis celui des Abbassides. Les historiens rapportent qu’il fut flagellé, châtié et humilié sous le Califat de Abou Ja’far Al-Mansoûr, et avancent pour cela différentes raisons.
Selon une opinion, l’imam Mâlik enseignait un hadith établissant qu’un serment prêté sous la contrainte est nul. Al-Mansoûr n’aimait pas que ce hadith soit diffusé, de peur que ses adversaires en profitent pour se débarrasser de l’allégeance forcée qu’ils lui avaient prêtée. Il aurait ordonné à l’imam Mâlik de ne pas enseigner ce hadith et le refus de l’imam Mâlik aurait entraîné le châtiment qu’il a subi.
Selon une autre opinion, similaire à la précédente, des gens auraient demandé à l’imam Mâlik s’il était licite de s’allier à Muhammad Ibn Abî ‘Abdi Allah Al-Hasan pour se révolter contre les Abbassides, malgré l’allégeance qu’ils avaient prêtée à Abou Ja’far Al-Mansûr… On rapporte qu’il expliqua que cette allégeance fut scellée de façon forcée et que celle-ci était, par conséquent, non avenue. Il leur aurait même recommandé de s’empresser de soutenir Muhammad Ibn Abî ‘Abdi Allah Al-Hasan… La nouvelle serait parvenue à Al-Mansûr qui fit venir l’imam Mâlik, en 147 A.H., et lui infligea l’épreuve du fouet au point que son épaule se déboîta.
Selon une autre opinion encore, la raison de cette humiliation, c’est que Mâlik avait donné la prééminence à notre maître ‘Othmân Ibn ‘Affân par rapport à notre maître ‘Alî Ibn Abî Tâlib – Qu’Allah les agrée tous deux.
Le soutien des gens de Médine :
La nouvelle se propagea à Médine comme le feu dans la paille et bientôt la ville allait entrer en ébullition sous la colère des Médinois indignés.
Les excuses :
L’incident parvint rapidement au Calife, qui exprima à son tour son indignation et affirma ne pas être au courant de cela. Il démit son cousin de son poste de gouverneur et le fit venir de Médine à Bagdad à dos de chameau. En outre, il demanda à l’imam Mâlik de bien vouloir venir à Bagdad, mais le juriste de Médine déclina cette demande. Le Calife envoya alors une lettre à l’imam Mâlik l’informant qu’il souhaiterait le voir à la prochaine saison de pèlerinage. L’imam rencontra ainsi le Calife à Minâ. Al-Mansûr le voyant quitta l’endroit où il était assis, s’installa sur un tapis par terre et ne cessa de demander à l’imam de s’approcher de lui, jusqu’au point où leurs genoux se touchèrent, pour ainsi manifester son affection pour le juriste médinois. Puis le Calife jura qu’il n’avait guère ordonné ce qui fut, qu’il n’était même pas au courant, et raconta son énorme indignation quand cette fâcheuse nouvelle agressa son ouïe. Il s’excusa auprès de l’imam Mâlik et l’informa qu’il avait ordonné que Ja’far soit châtié et humilié. Mais l’imam Mâlik loua Allah, salua son Prophète et dit au Calife qu’il pardonnait à Ja’far pour son lien de parenté avec le Prophète et son lien de parenté avec le Calife.
Puis la conversation se prolongea entre les deux hommes et le Calife aborda les récits des prédécesseurs et des savants, les sujets consensuels en matière de jurisprudence, et les questions qui font l’objet de divergences entre les juristes, au point que l’imam Mâlik attesta de sa culture et de son intelligence.
A cette occasion, le Calife demanda à l’imam Mâlik de rédiger un ouvrage, adoptant une voie médiane et consignant ce qui fit l’unanimité des compagnons et des imams parmi les savants. Il promit à l’imam Mâlik de diffuser cet écrit dans les pays musulmans afin que les gens s’y tiennent.
Ses ouvrages :
– Le plus célèbre ouvrage composé par l’imam de Médine, c’est Al-Mouwatta. Il s’agit d’un ouvrage compilant des éléments de la Sounna purifiée, ainsi que certaines opinions juridiques émises par les nobles compagnons, les Successeurs et autres savants parmi les pieux prédécesseurs.
L’imam Mâlik rédigea cet ouvrage pendant plus de dix ans et ne cessa de le mettre à jour et de l’enrichir pendant près de quarante ans.
Il est le livre le plus authentique à son époque, après le Coran comme disait Ach-Châfi’i (رحمه الله) : » L’ouvrage le plus authentique après le Livre d’Allah est le « Mouwatta » de Mâlik ». Il s’agit d’un ouvrage de Fiqh où l’imam Mâlik souhaita exposer les opinions qui relèvent du consensus dans la jurisprudence islamique, s’appuyant sur des preuves issues de la Sounna considérée et appliquée à Médine. C’est dans cette perspective qu’il déclina les questions juridiques.
Quant a ses chaînes de transmissions, il y en a certaines qui font partie de ce qu’on appelle « La chaîne dorée », comme c’est le cas par exemple pour la chaîne qui se compose de « Malik, selon Nâfi’, selon Ibn ‘Omar (رضي الله عنهما).
A noter encore que « Al Mouwatta » ne contient pas que des Hadith dont la chaîne de transmission est continue. Il contient aussi des « Marâssil » (c’est-à-dire des Traditions où il y a une rupture de la chaîne de transmission au niveau du « Sahabi » (Compagnon)). En effet, l’Imam Malik prend en compte les « Marâssil », bien que les savants du Hadith recensent ce genre de narrations comme « Dhaif » (faible). Cela dit, l’Imam Ibn Abd Al Barr -le grand Hâfidh (mémorisateur de Hadiths) de l’Andalousie-, qui était le Cheikh d’Ibn Hazm et qu’on surnommait le « Boukhâri » de Al Andalous, dans son excellent ouvrage « At-tamhid » (qui est un Charh d’Al Muwatta) a étudié tous les « Marâssil » qu’il contient et a réussi à les remonter jusqu’au Prophète Muhammad (Qu’Allah le couvre d’éloges et le salue), à l’exception de certains.
« Al Mouwattâ » contient aussi des Hadiths avec des ruptures ailleurs dans la chaîne de transmission. A côté de cela, on peut également y trouver les dires des compagnons (رضي الله عنهم), des Tâbi’in (la génération suivante) – la pratique des gens de Médine à l’époque constitue une source de législation importante chez l’Imam Malik, ainsi que des avis juridiques.
On lui attribue quelques autres ouvrages et épîtres comme :
– Tafsîr Gharîb Al-Qur’ân Al-Karîm (Interprétation des singularités du Noble Coran).
– Kitâb As-Surûr (Le livre de la félicité).
– Une épître traitant de la Fatwâ, une autre traitant d’astrologie, et une troisième apportant une réplique aux Qadariyyah (adhérant à la doctrine de la prédestination et du fatalisme).
Jalâl Ad-Dîn As-Suyûtî cita ces ouvrages et quelques autres dans Tazyîn Al-Mamâlik (L’ornement des royaumes). Toutefois, des doutes subsistent quant à l’authenticité de leur attribution à l’imam Mâlik.
Sa maladie (179 H; 86 ans) :
L’imam Mâlik tomba malade pendant vingt-deux jours. Les cours de l’imam Mâlik furent transférés à sa maison, à cause de sa maladie.
Sa mort (179 H ; 86 ans) :
La nuit de son décès, Abou Bakr Ibn Sulaymân As-Sawwâf vint dans une assemblée lui rendre visite et s’enquérir de son état de santé : « Comment te sens-tu aujourd’hui ? », demanda-t-il au juriste de Médine. L’imam Mâlik répondit : « Je ne sais quoi vous dire. Demain, vous verrez du Pardon d’Allah ce que vous n’aviez pas prévu. » Peu de temps après, l’imam Mâlik rendit son âme bénie.
Il décéda à Médine le 14 Rabî’ Al-Awwal 179 A.H., selon l’opinion la plus correcte, et fut enterré au cimetière d’Al-Baqi’.
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